17.4.20

"Man on High Heels", Jang Jin, 2015


Rien de tel qu'un rôle à contre-emploi pour mesurer le talent d'un acteur.
Avant de regarder ce film, je n'avais vu Cha Seung-won que dans des rôles pour lesquels il avait le physique de l'emploi : acteur à succès, jeune loup de la politique, policier... Autant de personnages pour lesquels lui suffisait de paraître pour être convaincant, enfin c'est du moins ce qui me semblait.
Dans Man on High Heels son rôle est double. En public, c'est un policier bagarreur et violent impliqué dans la lutte contre la mafia. En privé, il est attiré par les hommes et porte des vêtements féminins. C'est d'ailleurs dans le but de combattre ses penchants qu'il s'est fabriqué ce faux-self hyper viril.
Au moment où le film débute, il a rassemblé suffisamment d'argent pour assumer sa véritable identité. Il a décidé de démissionner et de partir se faire opérer à l'étranger. Il a commencé à recevoir des injections d'hormones. La date de l'intervention est fixée et, son billet d'avion en poche, il s'efforce de mener à son terme sa dernière enquête tout en préparant sa métamorphose. Entre deux poursuites, il prend conseil auprès de transsexuels qui l’aident pour ses vêtements, son maquillage et sa posture. On le découvre alors en femme. Il n'a pas essayé de paraître féminin, mais a axé son interprétation sur l'hésitation, la maladresse à entrer dans ce nouveau chapitre de son existence. Il est non seulement crédible, mais touchant. Il parvient même à paraître fragile alors qu'il passe l'essentiel de son temps à tabasser ses adversaires. 
Hélas, la mafia et son devoir finissent par le rattraper.
C’est un bon film. Original, comme le sont la plupart des films coréens car ils possèdent l'art de mélanger les registres. Ici, on a le thème de la transsexualité et du cheminement psychologique jusqu'à l'acceptation de sa différence, doublé d’une histoire cruelle et sanglante dans la bonne vieille tradition des films d'action asiatiques.

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