6.5.15

Murailles et forteresses

 
Quand j'ai commencé la lecture de L'Attaque des Titans de Hajime Isayama, qui raconte l'histoire des peuples enfermés au sein de gigantesques murailles pour se protéger des mystérieux Titans dévoreurs d'hommes, je me suis fait la remarque que deux des meilleures fictions populaires du moment avaient en commun cet élément fantastique qu'est le mur cyclopéen abritant des garnisons, ultime rempart contre la barbarie. Je pensais, bien sûr, à l'impressionnante muraille de glace qui barre le Nord de Winterfell dans Game of Thrones et qui protège les Sept Royaumes des Sauvageons et des Marcheurs Blancs.
 
S'il est un thème fascinant c'est bien celui de la forteresse, du rempart, de la solitude, située aux confins du pays, dans des lieux inaccessibles, désolés, auxquels on accède après avoir traversé une sorte de no man's land, et qui monte la garde aux limites d'un désert de pierre ou de glace, d'une mer, enfin d'un lieu où la nature forme une zone tampon et impose ses règles aux hommes. Et puis il y a le récit de la vie de garnison, ce microcosme avec ses règles particulières, l'attente, l'ennui, le fantasme du danger, l'ennemi dont on ne connaît pas toujours la nature, dont on ne sait pas toujours s'il est réel ou imaginé, et l'incursion de l'autre côté… ou l'invasion redoutée, l'entrée en guerre…
 
Autant d'éléments qui donnent aux œuvres une ambiance particulière, prenante, hypnotique, et que l'on retrouve dans ces grands romans que sont Sur les falaises de marbre d'Ernst Jünger (1939), Le Rivage des Syrtes de Julien Gracq (1951)  Le Désert des Tartares de Dino Buzzati (1940), En Attendant les Barbares de J.M. Coetzee (1980)... dans lesquels je me suis plongée avec délectation durant ces derniers mois.
 

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