Mercredi soir, France 4 rediffusait The End, l'opéra de Keiichi Shibuya, enregistré au Châtelet en 2013. La particularité de cet opéra est qu'il s'agit d'un "vocaloid opera", c'est-à-dire chanté par une voix de synthèse, en l'occurrence incarnée, euh, "potentialisée" ( ?) par la célèbre créature virtuelle Hatsune Miku. The End est donc l'apogée de la rencontre entre technologie, musique et esthétique manga, soit une sorte de geekessence©, voire de geekotakessence©, de l'opéra…
Lors de la première diffusion de l'œuvre, il y a quelques mois, en en lisant le résumé, j'ai eu un doute : "une chanteuse d'opéra virtuelle ! ?" Je concevais bien une chanteuse virtuelle dans l'esprit de la pop japonaise, mais pour chanter un "opéra"… Comme la chaîne nous offrait sur un plateau cette œuvre d'un genre inédit, je n'allais pas bouder ce plaisir et j'étais assez curieuse de voir à quoi cela allait ressembler.
J'ai trouvé l'expérience concluante. On a l'impression d'assister à une sorte d'anime live. La combinaison musique, image et chant, a un caractère hypnotique. Un côté psychédélique aussi. Au final, ce que j'ai regretté, c'est surtout de ne pas l'avoir vu dans le théâtre, car ce devait être fantastique. Cela m'a suffisamment fascinée pour me donner l'envie de le revoir cette semaine.
Maintenant, j'aimerais bien en savoir plus sur les aspects techniques du programme, notamment comment le compositeur gère les images et les sons en direct. A quoi ressemble le pupitre sur lequel il travail.
J'adorerais aussi lire le livret... C'est une œuvre foisonnante qui sollicite beaucoup l'attention - des sous-titres à lire, des images en mouvement, un tas d'effets - alors pour peu qu'on s'arrête pour réfléchir sur le sens de ce que la créature raconte, ou bien qu'on se plonge dans une réflexion à propos d'un détail de mise en scène ou d'un symbole, comme cela m'est arrivé souvent, on loupe des bribes de l'histoire… A force de me poser des questions, j'ai fini par perdre le fil. Pour tout dire, j'en suis à ma demander : The End, oui, mais la fin de quoi au juste? Un livret serait donc le bienvenu pour compléter l'expérience.
L'œuvre existe en CD, mais pas en DVD. Enfin, l'édition limitée japonaise du CD offre un DVD avec quelques vidéos, mais l'œuvre telle qu'on a pu la voir au Châtelet n'est pas commercialisée. On a donc beaucoup de chance d'avoir pu en profiter.
La version simple du CD
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire