8.3.14

Sei Shônagon (±965-1017)


 
Sei Shônagon (±965-1017), de son vrai nom Kiyohara Nagiko, dame de compagnie de l'Impératrice Fujiwara no Sadako (977-1000), et auteur du célèbre Makura no Sôshi ou Notes de Chevet.
 
C'est un de mes livres préféré. Comment ne pas l'aimer dès la première ligne ?
Au printemps, c'est l'aurore que je préfère. La cime des monts devient peu à peu distincte et s'éclaire faiblement. Des nuages violacés s'allongent en minces traînées...

C'est une suite d'impressions, de scènes prises sur le vif. Le style est très visuel. Elle raconte le quotidien à la Cour, décrit ce qu'elle aime ou pas, ce qu'elle trouve joli, s'arrête sur des détails de couleurs et de matières, parle des gens, des paysages, des fleurs... Il y a un côté impressionniste.


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En illustration ci-dessus, le poème de Sei Shônagon qui figure dans une édition ancienne de l'Ogura Yakunin Isshu (Anthologie de 100 tanka par Cent Poètes). Le poème est tiré du Livre de Chevet. Beaujard en donne la version suivante.

Bien que l'on puisse être trompé,
Lorsque la nuit vous enveloppe,
Par le chant imité du coq,

La Barrière à la Montée des rencontres,
Ne laisse passer personne.

A première vue, cela ne semble pas très poétique ; au-delà de l'aspect poétique, ces créations, qui faisaient souvent référence à des oeuvres antérieures ou à événements connus, étaient surtout des traits d'esprits, bourrés de sous-entendus et de doubles sens...

Devant des traductions françaises de textes japonais, je me suis toujours demandé ce qui me parvenait réellement du texte original. Est-ce que j'aime la littérature de Sei Shônagon ou le style élégant d'André Beaujard, l'auteur de ma traduction ? Aussi quand j'ai vu qu'une nouvelle traduction du livre de chevet sortait en anglais chez Penguin - The Pillow book, réalisée par Meredith McKinney - , je l'ai prise pour comparer les deux textes. J'ai ainsi pu vérifier que dans les grandes lignes on retrouvait à peu près les même idées, mais qu'au niveau des détails, cela pouvait être complètement différent. Exemple concret, la version du poème par Mme McKinney.
That innocent guard
Hearing the night's deceptive call
Opened and let them through -
But, my friend, this lover's gate
Will fall for no such use
.

 
Et puis il y a, pour les lecteurs de manga, la version proposée dans le petit livret du premier volume de Chihayafuru :

Dans les profondeurs de la nuit l'imitation du chant du coq ne me trompera pas
Le rendez-vous de la nuit et des convenances vous retiendra à la douane d'Ôsaka.

 

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