3.5.16

Les Femmes de Feng Zhengjie

L'autre jour, je visitais des sites consacrés à des artistes chinois quand je suis tombée sur une page où étaient rassemblées des photographies de femmes de Feng Zhengjie. Cela m'a rappelé un très joli moment dont j'ai été témoin il y a quelques années.
C'était lors d'une FIAC à Paris, quand l'exposition se tenait encore à la Porte de Versailles. J'étais justement en train de prendre l'œuvre de Feng Zhengjie en photo (photo ci-dessus, précisément) et je me demandais ce qui avait bien pu pousser le peintre à donner à ses femmes ces yeux de mantes religieuses qui métamorphosaient des créatures par ailleurs hyper-sophistiquées et glamour en mutantes à l'air inquiétant et un peu fou. Est-ainsi qu'il voyait la femme moderne, ou savait-il seulement qu'il faut trouver le détail accrocheur, spécial, reconnaissable, qui devient la marque de fabrique de l'artiste et, subséquemment, le filon qu'il peut ensuite exploiter tranquillement pendant tout le reste de sa carrière ? J'en étais là de mes réflexions sur l'art quand une mère est passée, tenant par la main un bambin qui devait avoir dans les trois ou quatre ans. La maman traçait tranquillement son chemin quand l'enfant s'est mis à se débattre  et à crier pour la forcer à s'arrêter, "maman, maman !", pointant le doigt vers le tableau monumental.  Elle s'est arrêtée, et lui, littéralement captivé par la créature bizarroïde, s'est mis à répéter sur un ton extasié "Ooooh, est beauu dame ! est beauuuu !"
Voir un enfant aussi jeune bouleversé à ce point par une œuvre d'art était à la fois suprenant et touchant. À chaque fois que je rencontre une œuvre de Feng Zhengjie, je repense à ce petit garçon.

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