2.12.13

"Le Dragon de Bambou"

La semaine dernière, dans un coin de la grande surface dans laquelle je fais habituellement mes courses, on avait installé un présentoir de BD anciennes portant toutes un gros macaron jaune fluo, 1€. Le stand de vieux bouquins, c'est un peu mon île mystérieuse. Dès que j'en vois un, je pense chasse au trésor et je m'y précipite.
Et cette fois-ci, outre de vieux numéros de la revue Bang! (dont un avec une interview de Jirô Taniguchi), j'ai trouvé cette BD de Marcelino Truong et Francis Leroi, Le Dragon de bambou. Je ne connaissais pas, mais un simple coup d'oeil à la couverture m'a fait me dire que si je ne le prenais pas, je le regretterais sûrement.
C'est comme ça que l'on déniche des perles.
***

"1925. Saigon, capitale de la Cochinchine, colonie d'Annam, 16 000 fonctionnaires français imposaient leur dure loi à 15 millions d'Annamites... Les riches commerçants de Cholon, la ville chinoise de Saigon, apportaient leur soutien au journal indépendant nouvellement créé par l'avocat Paul Macard. Au fond de la salle enfumée, Marcel Clément-Rivière, dessinateur au Combat immortalisait la scène. Le jeune aventurier André et sa femme Clara faisaient partie du comité de rédaction..."

Ainsi commence l'histoire, et c'est ce personnage de Clément-Rivière, surnommé Clem, que nous suivons tout au long du récit . Son double statut de journaliste et de métis, lui permet de pénétrer dans les divers milieux qui forment cette société coloniale (on y croise plusieurs personnages historiques, dont le André sus-mentionné). C'est également ce statut qui fait soudain de lui, sans qu'il en comprenne bien la raison, le point de mire des diverses organisations aussi peu engageantes les unes que les autres que sont  l'administration coloniale, les triades, et les bolchéviques.
Il s'agit donc d'un roman d'aventure, mais dans le contexte de l'Indochine française et sur fond de combat pour l'indépendance. Une excellente façon de découvrir ou de se rappeler ce qu'impliquait le colonialisme pour les populations occupées.

A force de lire des mangas, j'avais oublié le charme de la ligne claire. Le dessin est élégant, inspiré du style des années 20, ce qui lui donne beaucoup de charme. La mise en couleur est délicate et très jolie également.
Après un pareil coup de coeur, et regrettant que le Dragon n'ait pas de suite, je me suis empressée de vérifier si Marcelino Truong avait dessiné d'autres BD, et j'ai commandé Une si jolie petite guerre, dont tous les lecteurs semblent dire le plus grand bien.

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