25.2.13

Hitoshi Matsumoto





Urban Distribution a publié, il y a quelque temps déjà, un coffret de trois films du réalisateur Hitoshi Matsumoto : Big Man Japan (Dai-Nihonjin, 2007), Symbol (Shinboru, 2009) & Saya Zamouraï (2011).
 
Comme Takeshi Kitano, Hitoshi Matsumoto, est une sorte de touche à tout doué qui a fait l'essentiel de sa carrière à la télévision. En compagnie d'un ami d'enfance, ils formaient le duo comique Downtown, avec des numéros d'un style un peu comparable à ceux de l'Auguste et du Clown Blanc, à savoir le crétin qui débite des âneries à longueur de temps et l'autre, plus intelligent, qui passe son temps à reprendre son demeuré de camarade. Au Japon, c'est un genre de comique très ancien, le manzai, mais qui s'est très bien adapté à la télévision et y fait un tabac.
 
Savoir d'où l'on vient permet généralement de savoir qui l'on est et où l'on va, et cela est très valable pour Matsumoto. Ses origines comiques aident à comprendre ce qui est à l'œuvre dans ses films : tout le côté visuel, exagéré, allumé, le bouillonnement d'idées et d'inventions, de n'importe quoi aussi, tout le côté improvisé, farfelu, échevelé (ou plutôt emperruqué, dans son cas), les trucs qui partent dans tous les sens, y compris dans l'absurde et le mauvais goût... sans trop de limites...
 
Cela ne veut pas dire que les films soient mauvais, ni excellents, d'ailleurs, cela veut seulement dire qu'ils sont au-delà de la définition et très loin des produits standards. Le bon et le moins bon, le délicat et le moins délicat, le grave et le léger s'y côtoient pour un résultat toujours surprenant, quelquefois déroutant et énigmatique, et souvent drôle. Ses films sont un peu comme les surprises qu'on offre aux enfants, on ne sait jamais ce qu'on va y trouver, et la découverte progressive du contenu produit à peu près les mêmes effets - parfois on trouve ça génial, d'autres fois stupide. Sauf que chaque film est une surprise XXL et que le déballage dure en moyenne une heure et demie. Il y a de tout dedans, pour tous les goûts et en quantité. Pour ma part, j'ai trouvé l'expérience plutôt plaisante.

Sur le boîtier, on lit à propos de Matsumoto : "Ses trouvailles visuelles et narratives le placent davantage dans la lignée des surréalistes (Salvator Dali en particulier), des burlesques, voire des artistes du Pop Art comme Andy Warhol."
?!!???
Il ne faut quand même pas exagérer ! Les burlesques, je veux bien, mais je n'ai pas réussi à me figurer en quoi Matsumoto se trouvait dans la lignée de Salvador Dali et d'Andy Warhol. Avoir une imagination débordante, voire délirante, ne fait pas nécessairement d'un créateur un Surréaliste ou un Pop artiste. Par contre, le pyjama à pois de Symbol le place indubitablement dans la lignée de Yayoi Kusama... Je plaisante.

Je reviendrai plus en détail sur les films dans de prochains messages.


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