Le film raconte l'expédition de six homme en Antarctique en vue de rejoindre le point du globe réputé le plus difficile à atteindre. Sur leur trajet, ils découvrent les restes d'une expédition anglaise et le journal de bord de l'un des membres. Leur mort paraît mystérieuse...
La présentation du film, aussi bien dans la bande annonce que sur la jaquette du DVD, laisse penser qu'il s'agit d'un film d'horreur. En fait, il appartient davantage au genre survival en milieu hostile.
Avec ce scénario, le réalisateur avait le choix entre deux options :
- faire un film d'horreur, genre The Shining de Kubrik, avec la possession puis la folie meurtrière du personnage principal poussée à son paroxysme,
- en faire un drame humain pur, de l'errance en milieu hostile, sans surnaturel, avec des personnages qui pètent les plombs, façon Gerry de Gus van Sant.
Le mélange des genres étant une spécialité coréenne, Arctic Journal tient un peu des deux, avec en plus un zeste de fable philosophique. De ce fait, le film paraît un peu bâtard, pas complètement abouti. Avec sa suggestion d'un entité ou d'une influence maléfique, on voit que le réalisateur, fan de The Shining, a essayé de transposer la même intrigue dans un contexte différent, mais d'un côté le personnage n'est pas assez possédé pour plonger véritablement le film dans l'horreur, et de l'autre, il y a trop de détails suggérant la présence d'une entité surnaturelle pour en faire un drame classique.
De plus, dans un endroit aux conditions aussi extrêmes que le Pôle Sud, non seulement la présence surnaturelle paraît déplacée mais en plus elle n'est pas nécessaire. L'isolement en milieu hostile fait très rapidement ressortir le côté sombre de l'être humain et l'amène aux extrêmes sans qu'il soit nécessaire de faire appel à des forces mystérieuses. Sa nature d'être humain suffit à l'amener au pire. Le réalisateur s'en est peut-être rendu compte car dans la deuxième partie du film les détails suggérant un phénomène surnaturel disparaissent progressivement au profit de l'étude psychologique des personnages.
Il suffirait probablement d'un nouveau montage gommant les quelques références trop appuyées au surnaturel pour en faire un film cohérent et excellent, car l'histoire de ce long périple dans ces paysages de neige et de glace est par ailleurs extrêmement bien menée et a quelque chose d'hypnotique, de captivant.
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