12.9.11

'Confessions' de Tetsuya Nakashima


Confessions (Kokuhaku) de Tetsuya Nakashima, 2010.

Autant j'avais aimé Life of Matsuko et  Kamikaze Girls autant j'ai eu du mal avec celui-là. Pas qu'il soit mauvais, bien au contraire, car la réalisation est aussi bonne, voire encore meilleure, que celle des précédents. La narration est très sophistiquée et la réalisation toujours aussi créative et inspirée, mais cette fois nous sommes dans un registre dur et très sombre. C'en est fini des explosions de couleurs et de poésie, place à l'obscurité, à la noirceur.
Le film raconte l'histoire d'un crime perpétré par des mineurs et la vengeance de la mère dont l'enfant a été tué. Il touche à un double tabou : celui de l'enfance meurtrière, et celui de l'adulte qui applique à l'enfant la loi du talion. En montrant la nature perverse de certains enfants, le film fait voler en éclat le mythe l'enfance comme âge de l'innocence. En lui opposant l'immaturité des adultes, il réduit en poussière celui de l'âge adulte comme âge de raison. Dans ce film l'enfant a perdu son innocence et l'adulte n'a pas évolué. Deux générations s'affrontent, qui traitent l'autre en ennemi à abattre, celle des jeunes adolescents, mûris trop vite, qui affichent déjà des roueries d'adultes et comptent sur leur statut de mineurs pour échapper aux conséquences de leurs actes, et celle des adultes, complètement dépassés par cette précocité et incapables d'en comprendre toutes les implications.
En sortant du film, on ne regarde plus les adolescents du même œil, et on se demande si on a vraiment fait cela de la nouvelle génération, car le savant mélange de maturité, de cynisme, de perversité et de froideur que le film montre est incroyablement réaliste.
On pourrait presque voir ce film comme une allégorie de notre époque. Il fait froid dans le dos.

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