30.8.11

'Kamikaze Girls' ou la "rococo attitude"


Kamikaze Girls de Nakashima Tetsuya, 2004

Après avoir visionné Memories of Matsuko, mon premier réflexe a été de me précipiter sur mon site favori de vente en ligne pour voir s'il existait d'autres œuvres du génial cinéaste disponibles en DVD. Je n'en ai trouvé que deux : Kamikaze Girls et Confessions. J'ai fini par opter pour le premier, qui m'a paru plus léger et divertissant, bien qu'un commentaire l'ait libellé "film pour adolescentes". TOUJOURS SE MEFIER DES ETIQUETTES ! N'étant plus adolescente depuis longtemps, celle-là a failli me faire bêtement passer à côté d'un pur moment de bonheur.

J'ai ADORÉ ! C'est, bien évidemment un film mettant en scène des adolescentes, mais pourquoi faudrait-il que les films joué par des adolescentes soient réservés exclusivement aux adolescentes ? Est-il nécessaire d'avoir perdu sa femme depuis trente ans ou vu mourir son enfant pour apprécier La Forêt de Mogari ? Faut-il être yakuza pour aimer les films de yakuza ou Thaïlandais pour apprécier un film de Pen-Ek Ratanaruang ? Evidemment, non, et vue sous cet angle, l'étiquette de "film pour adolescentes" apparaît totalement idiote. D'autant plus idiote que la force, et l'intérêt majeur, du cinéma, c'est justement de nous faire pénétrer dans des univers qui ne sont pas les nôtres, pour y vivre, par procuration, des expériences que nous ne ferons jamais dans la vie réelle.

Kamikaze Girls est un film qui met en scène deux adolescentes que tout oppose, l'une lolita et l'autre membre d'un gang de bikers. C'est une histoire d'amitié, parsemée de détails hilarants. L'explication de la période rococo par la lolita est à mourir de rire, de même que les créations commerciales de son père yakuza. Les deux actrices sont  mignonnes comme tout et il y a entre elles une belle alchimie. Le film est beau, créatif, fantaisiste, coloré, avec des cadrages fantastiques.

Il faut voir le film en VO sous-titrée plutôt qu'en version française, plate, parce qu'en français on perd la façon de parler de la bad girl. Entendre la jeune-fille rouler les "r" à la manière d'un yakuza donne tout son relief à l'interprétation... [Ô combien de films géniaux gâchés par un doublage insipide !]

Il y a longtemps que je n'avais pas vu un film aussi sympa...
Tout en écrivant cela, je me demande quel film auparavant m'avait procuré le même genre de joie pure...  et je ne trouve pas...

***
Le site officiel du film, en anglais, est toujours en ligne et consultable à cette adresse : Kamikaze Girls. On y trouve, entre autres, des études intéressantes sur les deux phénomènes sociaux mis en scène dans le film, les lolitas et les bikers...

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