Mercredi 8. Arrivée au Japon, l'après-midi, par un temps pur, limpide, exquis. C'est joli et étrange. Nous entrons comme dans un couloir profond, entre deux rangées de très hautes montagnes, boisées, bizarres de formes ; d'un vert, d'un vert admirable, et qui se succèdent symétriquement, comme dans un décor de théâtre pas vraisemblable. Il fait calme, dans ce couloir profond qui est la baie de Nagasaki ; toutes ces verdures suspendues ont des odeurs tahitiennes. Nous frôlons au passage des centaines de grandes jonques extraordinaires, qui marchent tout doucement, avec des bruissements très légers ; leurs immenses voiles très blanches sont plissées et drapées comme des rideaux....
Pierre Loti,
Journal, 8 juillet 1885.
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